mardi 30 décembre 2008

Noël ! ... et autres coutumes


Vu que j'ai un peu posé le vélo, il faut que je trouve quelques autres histoires à raconter !

Noël ! De retour à Oruro (quelques photos supplémentaires à : http://picasaweb.google.com/Benicano/OruroBenoit# ), quelques arbres de Noël sont de sortie dans les magasins avec leurs guirlandes qui clignotent. Ca reste très raisonnable. La municipalité non plus ne fait pas de folie : seule la place centrale est décorée. Même chose à Potosi. Et tout cela n'est installé qu'une semaine avant Noël. Est-ce à dire que Noël passe inaperçu ? Non, mais ça se passe ailleurs. Au marché de Noël. Le marché de Noël, ce ne sont pas de charmants petits chalets en bois où l'on vend quelques décorations et du vin chaud. Le marché de Noël, c'est un marché bien local où se fait (presque) tout le commerce de Noël. Les emplacements sont microbiques (1.50 m pour un emplacement simple), collés les uns aux autres. Chacun installe une structure métallique rudimentaire couverte par une bâche. Et il y en a comme cela des centaines. Des milliers dans certaines villes comme à Cochabamba : 5000. Peut-être 2000 à Oruro. Certains vendent de la nourriture : les panettones qui constituent la brioche de Noël, le cidre qui, dans sa bouteille façon champagne, semble être la boisson de circonstance, et autres gâteries. D'autres des jouets ; d'autres des décorations lumineuses, ou des personnages de crèche. Beaucoup de répétition évidemment dans cette débauche de stands. D'où sortent tous ces commerçants de Noël ? Où s'approvisionnent-ils tous ? Il semblerait que la majorité se finance sur des crédits des banques. Que deviennent les invendus ? Une économie bien étrange. Qui ne démarre qu'une semaine avant Noël mais qui cherche à saisir le dernier instant : tout cela reste ouvert tard la nuit de Noël.
A Potosi, ce n'est pas le père Noël qui nous attend le 24 au soir sur la grand place, mais les mineurs en grève. Pétards...

Vu à la sortie de la messe de minuit à Potosi : les fidèles font bénir le petit Jésus de leur crèche qu'ils ont amené dans un petit panier en général tres soigné.

Quelques beaux concerts à l'occasion de Noël : l'occasion de parler du quart d'heure bolivien ! Un concert de jeunes : durée 45 minutes ; retard à l'allumage : 45 minutes. Le lendemain, un méga-concert avec abondance de formations : durée 3-4 heures ; retard à l'allumage : inconnu ! Au bout d'une heure et demi d'attente, je suis sorti dîner ! Une demi-heure plus tard, à mon retour, le concert avait commencé. Avec encore un beau concert d'épiphanie à Salta ( qui s'est terminé à 2h30 du matin, et heureusement que j'avais changé d'heure dans la journée : il aurait été 3h30 à Tucuman !) présentant quantité de groupes. Le lendemain, une crèche vivante qui est en fait un véritable spectacle son et lumières sur un pan de montagne. Si j'ajoute la fin d'un concert de variétés et un spectacle de magie au théâtre de Potosi, j'aurai eu un beau programme de fin d'année !

Pas de trêve de Noël pour les mariages. Et le samedi, ça défile. Je n'ai pas suivi de mariage pour raconter la messe, la réception... Mais il y a une partie visible bien étrange. A Potosi, dans une tour sur une butte face à la ville se trouve un restaurant panoramique. Mauvaise idée que d'y aller un samedi soir : alors que j'attaque la grimpette, des voitures de mariés défilent, casserolle attachée à l'arrière, vers mon restaurant : il aura probablement été réservé pour une soirée. En fait, il n'en est rien. Le lieu semble juste être un point de passage obligé. Le couple de mariés, impeccablement habillé et couvert de confettis, s'y rend en duo, accompagné de son reporter vidéo. Dans l'ambiance glauque de néons, ils s'installent dans un tête à tête silencieux et commandent genre une bouteille de coca cola et un sandwich (en tous cas, une addition moitié moindre que la mienne pour eux deux !). Le cameraman se tient à peu de distance et finit par les rejoindre pour rompre le terrible face à face. La séance se termine par un tour filmé du noyau central de la tour (cuisine, toilettes, ascenseur) qui ressemblerait plus à un défilé funéraire qu'autre chose. Toutes les 10 minutes un couple arrive avec son reporter et reproduit le rituel immuable sous l'oeil indifférent des couples arrivés plus tôt. Très étonnant ! A Potosi, c'est dans la rue que les mariés effectuent leur petit défilé empreint d'un ennui infini.

Allez, rien à voir, pour terminer. Les règles de circulation en ville. Apparemment, il n'y a pas de règle de priorité en Bolivie. Chaque véhicule se pointant à un carrefour klaxonne et... passe. Sauf si bien-sûr, ils sont deux à se présenter en même temps, auquel cas, c'est la plus décidé qui passe. Un jeu d'intox assez excitant ! Il faut tout de même dire qu'en général toutes les rues sont à sens unique (en alternant à chaque rue), ce qui n'oblige à guetter qu'une seule direction pour le freinage d'urgence.

Quant au ciel, depuis que nous avons démarré notre pédalée à Tucuman, nous n'avons pas vu un seul avion dans le ciel (qu'il soit bolivien, argentin ou chilien) ! Essayez de passer la tête dehors de chez vous, en France (oui, je sais, il fait un peu froid...), et de voir combien de temps avant de voir un avion ?!!

C'était quelques histoires de Bolivie !

Je ne vais pas raconter Potosi, ville inscrite au patrimoine mondial de l'humanité. Mais vous diriger vers les quelques photos à aller voir sur : http://picasaweb.google.com/Benicano/PotosiBenoit#

bpol@voila.fr

Aucun commentaire: