A San Pedro, c'est une autre vie qui commence. Celle des bons restaurants, et des excursions dans le très riche environnement : les ambiances incroyables de la vallée de la lune où alternent canyons avec passages souterrains et pas d'escalades équipés, et paysages dunaires ; la vallée de la mort, dunaire ; la laguna Ceja, salée, où l'on flotte sans effort ; les ojos du salar, deux cercles jumeaux parfaits où l'on se dessale après la laguna Ceja ; la vallée verdoyante de Katarpe et sa garganta del diablo, un petit joyau de canyon que l'on parcourt à vélo !; les restes du village antique de Tulor et le pukara (village fortifié) de Quitor ; le musée archéologique de San Pedro... Tout cela est merveilleusement adapté au vélo avec des distances raisonnables. Et le retour à San Pedro, avec ses restaurants aux petits menus craquants, est toujours une récompense !
L'excursion aux geysers du Tatio, à 100km de là, est un objectif plus ambitieux à vélo, que j'avais envisagé. Mais la collection de petites excursions aux alentours de San Pedro est plus attrayante et j'ai fait connaissance avec des touristes de Santiago, montés au nord pour le "Paris - Dakar" (désolé, mais je suis arrivé en retard pour vous ramener des photos), qui vont y aller en voiture. Je leur conseille même de ne pas revenir sur San Pedro mais de redescendre directement vers Calama, sur leur route du retour à Santiago. Nous sommes donc à l'aube dans le parc géothermique du Tatio où j'avoue que j'aurais aimé rester plus longtemps, et après le départ des tours, qui viennent tous à la même heure, pour prendre le temps de ressentir les forces souterraines de la terre. Mais mes amis sont aussi pressés qu'un tour... Et à 11.00, nous sommes déjà à Calama, avant l'heure limite d'inscription pour la visite de la mine de cuivre de Chuquiquamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde, que je pensais ne pouvoir visiter que le lendemain.
Après les forces de la nature le matin, me voici face aux forces humaines en action l'après midi : un trou de 5 km sur 3, et près de 1000 m de profondeur, des camions mastodontes... Une horreur si ce n'était un désert de pierre, comme tout ce pan du Chili dont la beauté n'est que très sauvage. On se console donc... Non sans se demander ce qui se passera quand l'homme aura épuisé les réserves de la terre qu'il a entrepris d'exploiter systématiquement depuis 200 ans à un rythme qui ne mènera pas loin. A Chuquiquamata, on arrive bientôt au fond du trou, dont la surface est maintenant fort réduite, et on va retraiter avec les nouvelles techniques les déchets remontés à la surface depuis le début de l'exploitation...
Passage sur Internet, courses, et retour en soirée vers San Pedro : une boucle rondement menée dans la journée, et plus vite que la semaine qu'il aurait fallu en vélo !
San Pedro est l'endroit le plus sec du monde, dit-on. 25 mm d'eau par an, même si, partout, dans les vallées, les canyons, les traces d'anciennes rivières sont patentes. Coup de chance, phénomène rare : une averse d'une heure au cours de mon séjour. Probablement plus de 10% des précipitations de l'année !
Il ne me reste quasiment plus que l'excursion dans le sud Lipez, en Bolivie, pour avoir coché la liste d'excursions que les touristes font en tours. Partant tous à la même heure pour passer un temps minimum à chaque endroit, permettant de faire la photo témoin, mais pas d'aller découvrir les trésors plus cachés ni s'imprégner de l'esprit des lieux. Quel bonheur d'avoir échappé à toute cette agitation des tours !
photos sur : http://picasaweb.google.com/Benicano/SanPedroDeAtacamaBenoit#
bpol@voila.fr
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